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CHABRETAS # 2, les sources

La Bourrée d’Issoire est issue de L’Album Auvergnat de Jean-Baptiste Bouillet, (1848-1853).

Où sont les rosiers blancs vient des Chansons populaires et bourrées recueillies en Limousin, de François Celor, Revue des Traditions Populaires, 1904.

L’air des Réveillez vient de Bort, en Corrèze, publié par JB. Chèze, L. Branchet, J. Plantadis, Chants et chansons populaires du Limousin, Lemouzi, 1908.

Le matin je me lève, et les deux versions du Rossignolet sont issus de ces collectes.

J’ai trouvé les deux Noëls de Corrèze dans le recueil d’Ernest Rupin, Noëls du Bas-Limousin, 1897.

La bourrée Aquel òme fa paur et la montagnarde Lo pibol traucat sont issues des Chants et chansons populaires du Languedoc, Tome 2, de Louis Lambert, 1906.

Chrétiens Réveillez-vous joué en bonus vient des Vieilles chansons patoises du Périgord de Casse et Chaminade, 1902.

Les bourrées jouées en bonus sont publiées dans mon Carnet de Notes, 200 airs pour la chabrette limousine réédité en 2020, consultable ici.

Chants et Chansons Populaires du Limousin
par Léon Branchet, Jean-Baptiste Chèze et Johannès Plantadis (1906)

Le recueil des Chants et Chansons Populaires du Limousin par Léon Branchet, Jean-Baptiste Chèze et Johannès Plantadis a été publié en différentes livraisons dans la revue régionaliste Lemouzi entre 1906 et 1921. C’est un important recueil qui note avec précision les mélodies — plus de deux cents — leurs variantes souvent, le lieu d’origine de la collecte, le lien avec d’autres collectes voisines, et dont une grande partie est recueillie en Moyenne Corrèze, notamment dans la région des Monédières dont Jean-Baptiste Chèze était issu.

On peut découvrir ce répertoire précieux sur le site de l'AEPEM, avec transcriptions et lecture midi.

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Bourrées d’Auvergne et montagnardes arrangées pour la flûte 

de Charles de Raoulx (vers 1830)

Maurice de Raoulx est un musicien assez obscur, sur lequel on ne trouve que très peu de renseignements. Le peu qu’on trouve permet toutefois d’en esquisser un portrait assez étonnant : actif environ entre 1820 et 1850, il a été au début de la Monarchie de Juillet très lié au milieu royaliste légitimiste, notamment à la Duchesse du Berry, dont il était le guitariste attitré. Son nom apparaît à plusieurs reprises dans la revue légitimiste « Le Revenant » en 1832, et il publie plusieurs romances manifestant son engagement politique.

Rien, dans ces maigres

renseignements, n’indique une relation particulière de notre musicien avec l’Auvergne. Pourtant, il va, le premier à ma connaissance, publier une riche collection de 63 mélodies de danse, « arrangées pour la flûte » : trente-huit bourrées à deux temps, et vingt-cinq montagnardes, dont un peu moins des deux tiers figurent dans l’Album Auvergnat. Quelques-unes sont notées deux fois, sous des numéros différents, avec des variantes mélodiques (seconde phrase différente, ou bien version simple chantable, et version instrumentale plus développée).

En comparant attentivement les deux recueils, il apparaît que, sauf trois exceptions (dont les deux « bourrées d’Aigueperse »), toutes les bourrées et montagnardes instrumentales de l’Album Auvergnat figurent dans le recueil De Raoulx, sous des versions presque toutes identiques. Plus troublant, vingt-et-un de ces airs sont écrits dans la même tonalité que chez Bouillet, contre six dans un ton différent. Quand il y a divergence, les tonalités chez De Raoulx sont plus basiques et confortables pour la flûte et le violon : Ré dans quatre cas, Sol et Mi mineur, au lieu de Sib, Fa, La et Sim chez Bouillet.

Quelques menues différences, ne portant souvent que sur une seule note, n’empêchent pas de penser que les deux répertoires sont fortement liés : Bouillet et De Raoulx ont-ils puisé à la même source, ou bien l’un des deux est-il redevable à l’autre ? L’antériorité de sa publication, ainsi que la présence d’un bon tiers de répertoire supplémentaire, laisserait penser que De Raoulx pourrait être en amont : dans cette hypothèse, Bouillet aurait-il puisé, non exhaustivement, dans ce cahier pour établir son répertoire instrumental, qu’il aurait complété avec un répertoire chanté issu de ses recherches, et inconnu de De Raoulx ? On lira l'étude complète de ce répertoire et sa publication en partitions sur le site du CRMTLimousin, et sous la plume de JM Delaunay, dont j'ai repris les lignes.

Bourrées et Montagnardes
par Charles Laussedat (1867)

Charles Laussedat (1834-1896) appartient à une dynastie de luthiers, marchands d’instruments et éditeurs de musique basés à Clermont-Ferrand, avec une succursale à Vichy. En 1867, il publie ce recueil de bourrées et montagnardes, qui sera maintes fois réédité : en 1877 et 1887, et il figure encore vers 1914 au catalogue de Charles Perretière (successeur de la maison Laussedat) sous plusieurs versions, dont trois pour piano, et sous des arrangements pour cornet par Knitel et pour fanfare par Gouirand.

Toutes les mélodies de ce recueil ont été publiées par Jan-Marc Delaunay sur le site du CRMTLimousin.

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Chants et chansons populaires du Languedoc, Tome 2,

de Louis Lambert (1906)

Chronologiquement ce sont  les travaux de Montel et Lambert qui marquent une étape essentielle dans les collectes en Massif Central. Leurs Chants populaires du Languedoc sont publiés en 1880. Un second volume suivra quelques années plus tard, par le seul Lambert. Montel était archiviste, Lambert professeur de piano : cette alliance du littéraire et du musical produisit l’une des oeuvres les plus foisonnantes du monde des collectages. Il faut préciser que Montel et Lambert s’associèrent à de nombreux correspondants, reconduisant la méthode Fortoul : ils ont donné près de quatre-vingts noms de collaborateurs ayant noté pour eux des chansons. Et puis leur territoire était large : bien au-delà du Massif Central leur collecte s’étendit au Dauphiné, à la Provence, au Périgord, au Languedoc… mais on trouve dans leurs ouvrages une multitudes de notations réalisées en Aveyron, Cévennes, Auvergne, bref partout où la langue d’oc était parlée, vivante : on épuiserait difficilement la richesse de leurs publications, tant leur souci de la variante est constant, donnant parfois une dizaine de versions mélodiques ou littéraires d’un même thème. On suivra notamment avec passion le cheminement de la forme « bourrée à deux temps », que l’on retrouve sous d’autres noms dans leurs publications : les thèmes de bien des rigodons, courantes, sautières, sont des danses chantées dont la structure, la carrure étaient connues en Bourbonnais et en Auvergne comme des bourrées binaires, vers 1880.

Les vieilles chansons patoises du Périgord
par l'abbé Casse et l'abbé Chaminade (1902)

On sait peu de choses sur ces deux abbés qui publièrent un florilège de chansons de langue d'oc, collectées en Périgord, à la fin du 19e siècle. Leur contribution est fondamentale car les mélodies recueillies sont toutes d'une qualité exceptionnelle, et leur collecte a depuis longtemps alimenté les répertoires des musiciens revivalistes, occitans, folk ou trads depuis 1980.

La courte préface à leur ouvrage nous les montre érudits, pleins d'humour, connaisseurs des travaux de Tiersot, de Weckerlin. Ils attachent plus d'importance à la langue qu'à la musique, mais leurs notations sont fidèles, les airs souvent magnifiques. Ils confessent la mise à l'écart d'une centaine de chansons non publiées, faute de financement. Où sont-elles ?

Vous pouvez télécharger ce beau livre ici.

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Chansons populaires et bourrées du Limousin

de Celor Pirkin (1898-1904)

C’est dans la proximité de la colonie limousine parisienne et des associations amicalistes corréziennes de la capitale, au "l des manifestations culturelles identitaires animant ce milieu vers la "n du XIXe siècle, que naissent les idées de collecte des chansons du terroir limousin. François Celor, né en 1852 à Tulle, est organiste, maître de chapelle et professeur de chant au Lycée Lakanal à Sceaux. C’est dans les banquets d’originaires de La Châtaigne et aux fêtes de La Ruche Corrézienne qu’il recueille la plupart des chansons : il les classe par modes et fait parfois référence aux informateurs qui les lui ont transmises. Son recueil Chansons populaires et bourrées du Limousin paru initialement dans le bulletin d’une société savante corrézienne dès 1898 sera tiré à part, quelques années plus tard en 1904.

Noëls du Bas-Limousin
de Ernest Rupin,1897

Ernest Rupin (1845-1909, à Brive-la-Gaillarde), fut une personnalité éminente de la vie culturelle et scientifique corrézienne : archéologue, préhistorien, botaniste, spéléologue, dessinateur et photographe. Il fonda la Société Scientifique, Historique et Archéologique de la Corrèze, ainsi que le musée communal de Brive, devenu depuis le Musée Labenche. Une collection importante de ses photographies a été exposée et numérisée par ce musée voici quelques années. Dans le domaine qui nous concerne directement ici, cet érudit polyvalent a aussi publié une collection intéressante de Noëls populaires recueillis en Bas-Limousin.

Vous trouverez le pdf de ce recueil sur la page du CRMTLimousin.

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